Après des siècles de tergiversations philosophiques sur le meilleur moyen d'atteindre le bonheur, tout en limitant la définition de ce bonheur à l'expérience sur terre en oubliant que le dynamique ne peut avoir pour référentiel lui-même (l'humain, objet d'étude, diffère de la nature, il n'a pas de constantes irrévocables et ses objectifs mutent), les philosophes se sont laissés guider à leur insu par les économistes.
Ces derniers ont la solution miracle du bonheur et l'enseignent aux dirigeants d'entreprises et aux politiciens (quand ils sont encore étudiants en école de commerce) :
Maximiser l'utilité (entendre donc le plaisir).
Cette solution ne vient pas de nulle part. Elle a pour origine le fait que les pères fondateurs de l'économie occidentale (Adam Smith le grand ami de Hume l'anti-causalité, John Stuart Mill l'assidu élève de Bentham l'utilitariste conséquentialiste par excellence...) sont des matérialistes dans leur vision métaphysique du monde.
Autrement dit, il n'y a pas de métaphysique si ce n'est la croyance que le monde physique se suffit à lui-même et que la quête de sens doit s'y limiter. Bacon n'est pas très loin et la connaissance matérielle (science et technique) répondra à toutes nos questions existentielles et fera notre bonheur (5 siècles plus tard, on n'y est toujours pas, pire, la tendance est contraire).
Alors que les philosophes ont dépassé ce stade primaire de quête du bonheur via le plaisir depuis 2500 ans, avec les grecs, et bien avant avec les prophètes, pour comprendre que l'accumulation des plaisirs n'aboutit qu'à plus de déprime, la vie oscillant entre souffrance (pré-plaisir) et ennui (post-plaisir) comme décrit par Schopenhauer, les économistes matérialistes ont recyclé une croyance matérialiste dépassée et l'ont transformé en axiome du monde moderne.
L'économie étant actuellement le moteur du monde, elle a pour axiome une aberration existentielle.
L'humanité se fait donc guider par des économistes aveugles, techniciens en perte de sens, et l'Homme ne vit plus qu'à travers des objectifs intermittents, de quelques années, pour passer d'un objectif à un autre, dans une fuite en avant et une négation des questions existentielles majeures, jusqu'à ce que la mort le surprenne, dans une phase qui est soit souffrance, soit ennui, grâce à la déclinaison moderne de la métaphysique matérialiste : Le capitalisme libéral mondialisé.
L'opération de déshumanisation de l'humain a fonctionné à merveille et l'homme a aujourd'hui 2500 ans de retard dans sa perception du monde... au moins.
Merci Dr
RépondreSupprimerVous avez tout à fait raison, les dérives dont observent les systèmes qui organisent nos vies politique, sociale et économique... actuelles sont effectivement une question de philosophie.
Les intellectuels sont en quête d'une chose qu'ils refusent de poser sur la table et se demander ce que s'est.
A mon humble avis et de manière très résumé le bonheur social est inaccessible tout en acceptant de nous éloigner de deux concepts fondamentaux :
La notion de Dieu: Qui constitue ainsi comme référence commune et qui est par ailleurs suffisante en lui seule de part sa connaissance sans limite
Et la notion du jour du jugement dernier : Etant donner la nature humaine et la réalité de la position sociale des uns et des autres,sans une prise en compte de ce paramètre il nous sera hors portée d'atteindrer sur une répartition juste de des ressources...
Bonjour Mr Talal, qu'est ce que vous conseillez un jeune étudiant musulman ? Étudier et travailler dans la gestion de projet ou l'expertise comptable?
RépondreSupprimerJe veux suivre une voie professionnelle qui respecte les principes éthiques de l'islam, merci
Plutôt gestion de projet, et entrepreneuriat
SupprimerBonjour Dr Talal,
RépondreSupprimerEst-ce que vous conseiller à un musulman de travailler dans la Finance ? Ou y a-t-il des alternatives si on a fait des études en Finance ?
Merci