D'abord parce que la politique est avant tout une affaire de sincérité et de responsabilité, plus que de noblesse, si cette dernière est teintée d'affairisme et de double discours. A ce titre, Abdelilah Benkirane fit preuve d'une mesure clairvoyante dans son traitement de la période post-2011 et de ses secousses. Il savait que les concessions constitutionnelles pouvaient être écrites noir sur blanc, mais que ces dernières ont besoin de temps pour que la mutation soit efficace et non brutale. Prenant la mesure du niveau historique du moment, il préféra passer dans son giron certaines nouvelles prérogatives, mais pas toutes, afin de rapprocher davantage les voies du Makhzen et celles du peuple qui sont les plus éloignées. L'unité est bien plus complexe à établir et construire que la discorde.